REPORTAGE. Guinguette, gîtes insolites, resto… ils ne manquent pas d’idées pour réhabiliter les maisons éclusières
26 janvier 2023
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Une vingtaine de personnes ont visité, mercredi 24 janvier, les deux maisons éclusières de Chanclin et de Coursgalais, à Montreuil-sur-Ille. Ils ont un mois pour répondre à l’appel à projets de la Région Bretagne et proposer des activités touristiques et culturelles animant le canal d’Ille-et-Rance.
Ils ont fait le déplacement malgré une météo glaciale. Certains ont découvert les lieux, d’autres les connaissent déjà très bien. Comme Arnaud Tertrais, habitant de Montreuil-sur-Ille, où sont situées les deux maisons, distantes de seulement 700m l’une de l’autre. “Nous sommes trois associés, tous Montreuillais. Ce projet serait l’occasion de nous investir dans notre ville. Je ne peux pas tout dévoiler mais conformément au cahier des charges de la Région, nous proposerons des activités culturelles, sportives et artistiques”.
Fréquentation en hausse sur le canal
Un couple résidant à Montreuil-sur-Ille est également intéressé. Anciens dirigeants d’une entreprise de matériel de traite, récemment vendue, Nathalie et David Gastineau se projettent dans leur seconde partie de carrière : “Il faut répondre aux besoins d’évasion des touristes et apporter la touche déco qui saura les séduire. Nous proposerons une offre de restauration, un bar guinguette, des hébergements insolites, comme des péniches ou des cabanes. Nous avons aussi des projets à destination des enfants, en lien avec les animaux et la nature. Il y a un vrai potentiel d’exploitation entre les touristes qui se baladent sur le canal et les habitants de Montreuil”.
Ce que confirme Ginette Éon-Marchix, vice-présidente du tourisme à la communauté de communes du Val-d’Ille-Aubigné, établissement associé à la Région Bretagne. “Le compteur installé le long du canal a enregistré une fréquentation de plus de 113 000 vélos et piétons en 2022, contre un peu moins de 85 000 passages en 2021. Et la ville gagne de nouveaux habitants chaque année. Ce projet de réhabilitation offrira un lieu de vie en phase avec les attentes des habitants du Val d’Aubigné, comme des touristes.”
Cerise sur le gâteau : la communauté de communes a obtenu une aide de la Région pour développer le tourisme fluvial et se fera ainsi livrer des canoës, des kayaks et des planches de paddle. “Il est tout à fait possible d’envisager un partenariat avec les porteurs de projets des maisons afin qu’ils proposent une activité sportive avec ce matériel”.
Un autre couple avait également fait le déplacement. Résidant à Rennes, Philomène Guittet et Quentin Goupille se voient bien quitter la ville pour un “autre cadre de vie, au bord de l’eau”. Dans leur candidature ils proposeront eux-aussi des hébergements insolites ainsi bien sûr qu’une offre de restauration. Respectivement tatoueuse et artiste-peintre, le couple imagine très bien pouvoir proposer des animations en lien avec leur métier.
Comment seront départagés les candidats ?
Les porteurs de projets bénéficieront d’un loyer réduit, environ 3 500 euros à l’année, mais devront engager des frais, notamment pour rénover l’intérieure de la maison de Chanclin. La maison de Coursgalais est, elle, exploitable en l’état.
“Nous départagerons les candidatures les plus pertinentes en mars, et dès avril-mai, il sera possible de démarrer l’activité, précise Lionel Nicol, chargé de mission développement des voies navigables. Pour être retenu, le business plan devra prendre en compte les travaux d’aménagement ainsi que les frais liés au lancement d’activités touristiques”. Pour la vice-présidente du tourisme, il y a bien sûr le cahier des charges à respecter mais “c’est le petit plus proposé par les candidats qui fera la différence”.
Envie de changer de vie ? Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 28 février 2023 à l’adresse suivante : [email protected]
Une seconde vie pour les maisons éclusières
Sur les 163 maisons éclusières appartenant au domaine public fluvial régional, près d’un tiers sont exploitables pour accueillir d’autres activités. D’où l’idée d’y accompagner des projets, avec un double objectif : rénover le patrimoine et le faire vivre au service des habitant·e·s et du tourisme « fluvestre » (navigation, pêche, randonnée…). Avec succès : dès les deux premiers appels à projets lancés en 2013 et 2015, 21 maisons éclusières avaient été réhabilitées, dont 6 sur le canal d’Ille-et-Rance, 10 sur le canal de Nantes à Brest, 4 sur le Blavet et 1 sur la rigole d’Hilvern. Plus récemment, la Région Bretagne, Redon Agglomération et la commune d’Avessac lançaient un appel à projet commun pour valoriser quatre sites au bord de l’eau, à proximité des canaux de Nantes à Brest et d’Ille-et-Vilaine.
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