Chenille de papillon Machaon
Crédit photo : Région Bretagne – Chenille de papillon Machaon

La faune des canaux

Les promenades le long des canaux sont de belles opportunités de rencontres, parfois inattendues ! Prenez le temps et vous pourrez observer une biodiversité riche de nombreuses espèces qui trouvent, au bord et dans l’eau, le gîte et le couvert : insectes, oiseaux ou mammifères tels que la loutre, mais aussi la chauve-souris. En effet, les chiroptères, qui colonisent activement toute la Bretagne, utilisent les habitats boisés contigus aux voies navigables comme garde-manger et voies de communication.

  • 614
    espèces animales recensées sur les canaux
  • 12
    grandes familles d’animaux vivant sur les canaux
  • 9053
    observations sur les canaux en 2020

En images

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Abeille
Crédit : Kevin Ehlers – Adobe Stock
Abeille

Les abeilles, qu’elles soient domestiques ou sauvages trouvent gîte et couvert sur les voies navigables. D’ailleurs, plusieurs apiculteurs y ont installé des ruches ; vous en observerez peut-être. La gestion différenciée mise en place sur les espaces herbacées permettent à la végétation de fleurir et ainsi offrir le pollen aux abeilles.

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Couleuvre à collier
Crédit : Région Bretagne
Couleuvre à collier

Pas de crainte à avoir si vous observer cette couleuvre, contrairement aux vipères elle n’est pas venimeuse et nous l’effrayons autant qu’elle nous effraie ! Elle affectionne les zones humides des bords des canaux car elle y trouve son mets favori : les amphibiens.

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Lézard des murailles
Crédit : Région Bretagne
Lézard des murailles

C’est le compagnon idéal des éclusiers. En effet, on le retrouve à quasiment toutes les écluses qui surveille discrètement la manœuvre des bateaux. Une fois le bateau éclusé, il va reprendre son activité favorite : prendre des bains de soleil sur les maçonneries d’écluse.

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Zygène du trèfle
Crédit : Région Bretagne
Zygène du trèfle

Ce papillon de la famille des zygènes est le plus commun en Bretagne. Il affectionne les prairies fleuries adjacentes aux voies navigables à partir du moment où le Lotier (fleur jaune) est présent. On l’observe de mai à aout. C’est une espèce facilement observable car son vol est lent et un peu maladroit.

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Argiope frelon
Crédit : Région Bretagne
Argiope frelon

Cette magnifique araignée arbore des stries jaunes et noires. Chez cette espèce, la reproduction est cruelle et particulière puisque la femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles qui seront victimes d’un cannibalisme sexuel puisqu’ils y laisseront, de leur propre initiative, leurs parties sexuelles.

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Leste fiancé
Crédit : Région Bretagne
Leste fiancé

Cette libellule aux couleurs métalliques affectionne les berges en pente douce avec beaucoup de végétation. On ne la retrouve pas forcément le long des canaux bretons mais plutôt sur les étangs/réservoirs qui servent à alimenter les canaux en eau.

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Machaon
Crédit : Région Bretagne
Machaon

Chez cette espèce de papillon, la chenille est aussi belle que l’imago (papillon adulte). Avant de devenir l’un des plus grands papillons de France, la chenille est vorace et pas très appréciée des jardiniers. En effet, elle affectionne les ombellifères (carotte, cerfeuil, fenouil, …).

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Chevreuil
Crédit : Région Bretagne
Chevreuil

Pour observer cette espèce très commune, il vaut mieux fréquenter les canaux et halages de bonne heure. Ce cervidé est en effet très discret et craintif.

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Libellule fauve
Crédit : Région Bretagne
Libellule fauve

Nul besoin d’explication pour comprendre la signification de son nom. La femelle possède des couleurs fauves magnifiques tandis que le mâle a des nuances bleues. Ces derniers défendent leur territoire de manière agressive. Les autres libellules sont prévenues !

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Petit rhinolophe
Crédit : Région Bretagne
Petit rhinolophe

Le Petit rhinolophe est l’une des 22 chauves-souris présente en Bretagne. Cette espèce affectionne les canaux bretons. La nuit, elle chasse de nombreux petits insectes. En journée, elle affectionne les maisons éclusières. En été, on la retrouve régulièrement sous les toitures des maisons éclusières tandis qu’en hiver, elle préfère les milieux frais et tempérés des caves des maisons éclusières.

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Héron cendré aux marais de Glénac (56)
Crédit : Emmanuel Berthier – Héron cendré aux marais de Glénac (56)
Héron cendré

Ce pêcheur hors pair affectionne les voies navigables bretonnes poissonneuses. On l’observe régulièrement et il se laisse prendre en photo assez facilement à condition de rester discret. À la belle saison, les adultes se reproduisent en colonies (dit « héronnières ») qui peuvent compter plusieurs centaines de nids.

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Loutre européenne dans la Réserve naturelle régionale de Plounérin (22)
Crédit : David Menanteau
Loutre européenne

Après avoir failli disparaître, la Loutre européenne a recolonisé les deux-tiers de la Bretagne. Mammifère semi-aquatique, elle affectionne tout particulièrement les les zones présentant une végétation dense (roselières, forêts alluviales, cariçaies). Très discrète, il est plutôt rare de la croiser.

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Gros plan sur un ragondin aux abords du canal, dans un paysage givré
Crédit : Emmanuel Berthier
Ragondin

Ce gros rongeur, originaire d’Amérique du sud, a été introduit en Europe au XIXème siècle pour l’exploitation de sa fourrure. Les premiers signalements de l’espèce en Bretagne datent des années 1970. Le Ragondin occasionne de nombreux problèmes sur les canaux bretons, notamment lorsqu’il creuse des galeries qui fragilisent les berges.

Les poissons migrateurs

Aquarelle d'un saumon passant un barrage
Crédit photo : Pierrick Legobien
Aquarelle Saumon
Aquarelle alose
Crédit photo : Pierrick Legobien
Aquarelle alose

Les voies d’eau bretonnes accueillent de nombreux poissons migrateurs tels que le Saumon atlantique, la Truite de mer ou encore l’anguille. Aloses et lamproies, espèces protégées au niveau européen, sont également présentes.

Sur certains barrages, à proximité des écluses, des aménagements constitués de bassins successifs reliés par des chutes d’eau et de rampes permettent aux espèces migratrices de remonter le courant et de franchir les ouvrages de navigation. Ce sont des passes à poissons !

Certaines sont d’ailleurs équipées de caméra et permettent de surveiller les passages et d’obtenir des données sur la migration des poissons. C’est le cas de l’observatoire aquatique de Chateaulin, station de contrôle des migrations de poissons qui assure un suivi scientifique des espèces depuis 1996.

Quelques espèces d’oiseaux

Nicheurs ou hivernants, ils profitent sur une période donnée de la quiétude des canaux de Bretagne. Bien connues des spécialistes ou des passionnés, une présentation de ces espèces s’impose pour les autres. 

Les oiseaux nicheurs sont ceux qui, dans une aire géographique délimitée, font leur nid, se reproduisent et gardent leur couvée. Comme ces deux espèces emblématiques :

  • La Bergeronnette des ruisseaux bien connue des navigants, cyclistes et randonneurs qui croisent souvent sa route sur les canaux bretons. Comme son nom l’indique, cet oiseau affectionne les cours d’eaux et s’y nourrit d’insectes aquatiques. Au moment de la reproduction au printemps, la bergeronnette construit son nid à proximité immédiate de l’eau. Elle investit souvent des constructions humaines et il n’est pas rare d’en apercevoir dans nos écluses.
  • Le Martin-pêcheur, si vous voyez une flèche bleue et orange observée furtivement, pas de soute possible il s’agit d’un martin-pêcheur. Piscivore, cet oiseau affectionne, lui aussi, les canaux.

Les oiseaux d’eau hivernants viennent d’Europe du Nord et de l’Est. En hiver, ils trouvent refuge dans des régions et territoires plus cléments, comme les Canaux de Bretagne.

  • La Sarcelle d’hiver et le Canard siffleur, notamment, viennent ainsi hiverner chaque année sur les rives du lac de Bosméléac. Une période durant laquelle tous les 15 jours, les agents des voies navigables comptent les oiseaux d’eau hivernants, grâce au formulaire suivant.

Un entretien au quotidien

Tout au long de l’année, les agent∙e∙s des voies navigables s’assurent de la qualité de vie des animaux qui vivent sur les canaux. En 2010, la Région a notamment créé une dizaine de mares pour garantir aux 16 espèces d’amphibiens y vivant des espaces de vie paisibles et favorables à leur reproduction. L’objectif plus global étant de garantir à chaque espèce, surtout les plus fragiles, le meilleur cadre de vie possible.

Une action partenariale

Pour mener à bien ses objectifs, la Région travaille en collaboration avec de nombreux partenaires : le Groupe mammalogique breton, Bretagne Vivante, le Groupe d’étude des invertébrés armoricains, le groupe d’étude ornithologiques des Côtes-d’Armor… La protection de la faune est une action commune à laquelle vous pouvez également participer en recensant les espèces que vous observez auprès de ces organismes.