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Avarie majeure sur le barrage du Boël : plus d’informations dans la rubrique Actualités

Hiver comme été, les éclusiers sont sur le pont !

Planter des essences le long des maisons éclusières et entretenir leurs abords, élaguer et valoriser le bois mort, veiller au bon fonctionnement des écluses ou encore répondre aux questions des cyclistes et des marcheurs… : les éclusiers ont des journées bien remplies, quelle que soit la saison. La preuve avec trois d’entre deux exerçant à Hédé-Bazouges.

Crédit photo : Guirec Gombert. Michael Monvoisin, Franck Gueroc et Vincent Vallet à hauteur de la maison éclusière n°25, La Parfraire, sur le canal d’Ille-et-Rance.

Ils ont une formation de jardinier mais depuis respectivement trois, deux et un an, Michael Monvoisin, Vincent Vallet et Franck Gueroc exercent comme éclusier.

Nous les avons rencontrés au centre fluvial d’Hédé-Bazouges, sur le magnifique site des 11 écluses. Interview mixée.

Comment devient-on éclusier ?

MM. VV. FG : Il n’existe pas de diplôme d’éclusier. C’est un métier que l’on peut exercer après l’obtention d’un concours de la fonction publique.

Le métier s’apprend ensuite au contact des collègues. Mais il y a tout de même des prérequis : être manuel, autonome et débrouillard.

C’est quoi la journée type d’un éclusier ?

Pendant la navigation, on fait l’éclusage des bateaux. Nous fonctionnons alors en binôme, chacun ouvrant manuellement un des deux vantaux (les portes). Les ventelles (les vannes) sont, elles, automatisées. Au pic de la saison, nous sommes cinq à assurer le passage des bateaux, de 9h à 19h.

Comme il faut 1h30 pour passer les 11 écluses en descente, et entre 2h15 et 3h selon la longueur des bateaux, pour la montée, les navigants passent parfois la nuit dans le bief (situé entre deux bassins d’écluse). Mais les gens qui passent sont souvent des habitués, en général en vacances, et donc plutôt sympathiques.

Nous avons aussi pour mission d’entretenir les espaces verts autour des maisons et de prendre soin des huisseries extérieures.

> Bollard, vantelle, bajoyer, bief, sas… (re)découvrez le vocabulaire des écluses

Et hors saison fluviale, comment se déroulent vos journées ?

Une grosse partie de nos journées est occupée à élaguer et sortir le bois mort, valorisé sur place en copeaux. Nous faisons la réfection des allées et nous entretenons les différents aménagements autour des maisons et sur le chemin de halage.

Une fois par semaine, nous procédons également à l’éclusage pour vérifier que les portes amont et aval fonctionnent bien et nous contrôlons l’étanchéité des vantaux et des sas. Si nécessaire, nous évacuons la vase dans les sas.

Récemment, nous avons aussi assisté les charpentiers des canaux de Bretagne venus remplacer une porte d’écluse.

> Découvrez l’atelier de charpente de Saint-Germain-sur-Ille

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier ?

Nous travaillons dans un cadre magnifique ! L’accueil au public est une autre part agréable de notre métier. Régulièrement, nous renseignons les navigants, cyclistes et piétons.

Nous leur expliquons le fonctionnement d’une écluse et nous avons appris l’histoire des canaux. Si nous sommes incapables de les renseigner, nous les invitons à se rendre au musée de la Maison du canal, juste à côté.

> HISTOIRE – « A l’origine, les canaux devaient désenclaver la Bretagne, comme le plan routier de de Gaulle en son temps »

Combien de bateaux passent sur le site en moyenne l’été ?

C’est variable, mais clairement leur nombre est à la baisse. L’année dernière, c’était de l’ordre de 10 à 11 passages quotidiens, quand une collègue partie à la retraite, passait, elle, 20 à 30 bateaux. Cela s’explique par l’âge des navigants, le coût des bateaux, du pétrole, etc.

> Navigation : ils ont réalisé un tour de France par les canaux

Vous-mêmes, vous faites du bateau ?

Ah non, uniquement quand on est sur la barge pour nettoyer les sas 🙂 Et clairement, nous sommes plus des terriens que des marins !

Un lieu à nous conseiller sur les canaux de Bretagne ?

Ici, déjà, c’est très beau ! La plaine de Taden vaut également le coup, comme le Boël à Guichen ou encore Malestroit, pour sortir du département !

Ils, elles travaillent sur les canaux de Bretagne…

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« Avec le changement climatique, choisir les arbres des canaux devient un casse-tête » – Ou comment sélectionner des essences résistantes à l’évolution du climat.

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