La Loutre, un mammifère emblématique des Canaux de Bretagne
18 mai 2025
3 minutes de lecture
Après avoir failli disparaître, la Loutre européenne a recolonisé les deux-tiers de la Bretagne. Mammifère semi-aquatique, elle affectionne tout particulièrement les zones présentant une végétation dense. Très discrète, il est plutôt rare de la croiser.

Les canaux, un habitat idéal
Les canaux de Bretagne sont des milieux très favorables pour la loutre ou elle y trouve le gîte et le couvert. En effet, la loutre trouve de nombreux sites favorables pour établir ses catiches (ce mot qui n’appartient qu’à elle vient de l’ancien français « se catir », qui désigne le gîte de la loutre) et trouve une nourriture abondante composé de poissons et écrevisses.

La biodiversité sur les canaux de Bretagne
Les canaux de Bretagne n’offrent pas seulement une variété de paysages et de vues sur le patrimoine breton, mais ils constituent également une formidable opportunité d’observer de nombreuses espèces animales et végétales qui y trouvent des conditions d’habitat propices à leur épanouissement. Plus de 614 espèces animales, dont la Loutre européenne, y ont ainsi été recensées. Afin de les préserver, un plan d’actions a été adopté en 2025 par la Région Bretagne.
Discrète, mais bien là
La loutre est un animal très discret que l’on voit rarement, sortant aux heures souvent nocturnes. Pour repérer sa présence, la recherche d’indice de présence est la technique la plus efficace. On va alors recherche des épreintes, qui est le nom particulier donné aux crottes de loutres (et uniquement les leurs). Les loutres les déposent dans des endroits stratégiques pour signaler leur présence à leurs congénères (sous les ponts, au niveau des confluences, sur les pierres, au niveau des troncs d’arbres).
Les épreintes forment généralement des tas et sont rarement cylindriques. Elles sont verdâtres lorsqu’elles sont fraîches, puis deviennent noires et finalement grises au bout de quelques semaines. On peut y voir des restes de poissons et d’autres proies consommées. Elles ont une odeur très caractéristique qui n’est pas désagréable et qui ressemble un peu à celle du miel (de châtaignier).
L’autre technique plutôt efficace pour les repérer est de positionner des pièges photographiques a des endroits stratégiques ⬇️
La loutre en Bretagne (pièges photographiques)
Un retour progressif en Bretagne
Dans les années 80, la loutre avait presque disparu de Bretagne. Grâce a des efforts de protection – la loutre est strictement protégée en France – elle recolonise progressivement la Bretagne. Aujourd’hui l’espèce a quasiment recolonisé l’entièreté de la Bretagne à l’exception de l’Ille-et-Vilaine ou la recolonisation se poursuit.
Depuis sa création en 1988, le Groupe mammalogique breton a progressivement mis en place un réseau collectant les indices de présence de la loutre, ce qui a permis de suivre les phases de la belle reconquête d’anciens territoires occupés par l’espèce. La carte dressée dans le cadre de l’Atlas permanent des mammifères de Bretagne cumulait, au début de l’année 2024, pas moins de 10 990 observations recueillies par 1 125 naturalistes.
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