Transformé en bancs, nichoirs, portes ou volets : la seconde vie du bois du canal
25 novembre 2022
4 minutes de lecture
A l’occasion des Rencontres bretonnes de l’arbre à Paimpont, nous avons rencontré David Delamotte et Guy Frin, les menuisiers des voies navigables. Dans leur atelier d’Évran, ils ont mis en place une filière courte permettant de valoriser le bois du canal, que ce soit pour rénover les maisons éclusières ou créer les aménagements des chemins de halage. Visite guidée.
Au stand 4 des Rencontres bretonnes de l’arbre organisées ce vendredi à Paimpont, une partie des équipes des voies navigables est venue parler valorisation des arbres locaux en bois d’œuvre.
Un sujet que les agents maîtrisent parfaitement ! Notamment David Delamotte et Guy Frin, tous deux menuisiers. Nous les avions rencontrés quelques jours plus tôt dans leur atelier d’Évran, à deux pas du canal d’Ille-et-Rance…
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Marqués au fer
David et Guy se connaissent bien. Ils travaillent ensemble depuis 2015 et ont participé avec les autres membres des voies navigables au développement d’une filière bois locale dès 2016.
« Le bois que nous utilisons provient à 80 % des coupes faites sur les canaux, avec des essences de douglas et de châtaignier. Les 20 % restants, du chêne, viennent des scieries locales qui nous livrent. C’est un bois dont nous nous servons pour créer les portes des maisons éclusières car il est très résistant. Chaque arbre a ses spécificités. Le douglas est quasi imputrescible et le châtaignier, très dense, est parfait pour des volets », explique David.
En images
De l’atelier sont déjà sortis quelque 200 bancs, installés tous les 1,5km le long des canaux, plus de 200 portes et volets servant à la rénovation des maisons éclusières, une quarantaine de porte-vélos qui seront prochainement à disposition des cyclotouristes, ou encore des nichoirs à oiseaux et à chauve-souris – une espèce protégée.
« Ponctuellement, nous faisons également de la charpente, comme un garage entièrement en bois qui sert de lieu de stockage pour l’éclusier de Pont Perrin. »
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Une bonne partie de ce qui sort de l’atelier est marquée au fer du label Bois du canal. « A l’exception notamment des pièces en chêne dont le bois ne vient pas du canal, nous apposons ce logo, un dessin d’ondes représentant à la fois l’eau en mouvement sur les canaux et les nervures de l’arbre », précise Guy.
Atelier zéro déchet
Le bois utilisé par David et Guy est découpée par des entreprises locales et la Région replante les arbres à l’endroit où ils ont été prélevés. Ensuite, à l’atelier, rien des 30 à 50m3 de bois valorisés chaque année ne se perd. Les chutes servent à réaliser les petits accessoires comme les nichoirs ou encore comme bois de chauffage pour l’atelier. Quant à la sciure, elle est aspirée et mise à disposition du public, habitué à se servir, que ce soit pour l’utiliser dans des toilettes sèches ou l’étendre sur des parterres.
« Un cadre de travail exceptionnel »
Les deux menuisiers ont plus d’une flèche à leur arc. Tous les mois et demi, ils ont une semaine d’astreinte sur les canaux, les amenant à réguler le niveau d’eau des canaux voire, si nécessaire, à retirer un arbre tombé dans une écluse. « Sur ma fiche de paie, il est précisé que je peux faire de l’éclusage et mener des opérations d’entretien courantes », souligne Guy.
Leur travail leur permet également de profiter d’un « cadre de travail exceptionnel. Ne serait-ce que la vue d’ici, le long du canal… Et comme nous nous déplaçons sur toute la région, nous avons la chance de découvrir des lieux très beaux. »
Un coin en particulier ? « C’est difficile de trancher… Nous aimons le canal du Blavet pour son côté sauvage, le charme des villes de Malestroit et d’Hennebont mais il y a également plein de sites magnifiques dans le Finistère. » A bon entendeur…
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